LÀ OÙ ILS VEULENT LE SILENCE ET LA MORT, NOUS PLANTONS DES VOIX ET DES LUTTES

DISPOSITIFS DE RACIALITÉ ET NÉCROPOLITIQUE

Résumé

Cet article propose une réflexion critique sur les dispositifs de racialisation et la nécropolitique, en explorant comment le racisme structure les modes d’existence, délimitant quels corps peuvent exister pleinement et lesquels sont marqués pour l’effacement. La discussion s’appuie sur l’articulation entre le biopouvoir foucaldien et la nécropolitique d’Achille Mbembe, mettant en évidence que la violence raciale ne se limite pas à l’extermination physique, mais s’étend également à l’imaginaire social et à la tentative de réduction au silence de l’expérience noire. Cette recherche a été élaborée à partir d’expériences ancrées dans la réalité brésilienne et s’appuie sur des références bibliographiques qui analysent les dynamiques du pouvoir et leurs effets sur la construction des subjectivités racialisées. En examinant les mécanismes qui perpétuent la violence contre les corps noirs, cette étude ne se contente pas de dénoncer les structures racistes, mais met également en avant la narration comme un espace d’insurrection et de continuité de la vie noire. Au-delà de la simple survie face à la dichotomie entre le bien blanc et le mal noir, ce texte revendique la centralité de la narrativité dans la résistance noire, en considérant l’acte de raconter comme un geste politique qui brise les dispositifs de mort et affirme la puissance du vivant. Si la blanchité a historiquement produit des dispositifs visant à capturer et à limiter l’existence noire, cet article propose la narration comme une brèche, un mouvement et une continuité, garantissant que les histoires soient racontées non seulement à travers la souffrance, mais aussi à travers la plénitude de l’être.