Pratique pédagogique décoloniale : une professeure noire et la déconstruction de l’usage exclusif des auteurs blancs dans la rédaction de l’ENEM 2023

Résumé

Ce travail souligne l'urgence de pratiques pédagogiques décoloniales dans l'enseignement des répertoires socioculturels dans la dissertation du ENEM, en considérant leur importance pour la construction critique des arguments. L'analyse part du sujet de la dissertation de 2023, « Les défis de la valorisation du travail de soin des femmes au Brésil », et met en évidence l'absence de références aux intellectuels noirs parmi les répertoires cités dans les dissertations ayant obtenu la note maximale. La recherche bibliographique a révélé que 76,5 % des auteurs cités sont blancs, ce qui indique la perpétuation d’un projet éducatif blanchocentré qui invisibilise la production intellectuelle noire. À partir de cela, la pratique enseignante décoloniale proposée vise à rompre avec cette logique en valorisant les récits et les savoirs historiquement marginalisés, en réhabilitant les contributions des auteurs noirs et d'autres groupes subalternisés. Cette approche considère l'éducation comme un acte politique, capable de transgresser les structures de pouvoir et de promouvoir une formation interculturelle et inclusive. Elle remet également en question l’idéal hégémonique de neutralité dans l’enseignement en favorisant l’esprit critique et la représentativité dans l’espace scolaire. Ainsi, les résultats montrent que la pratique pédagogique alignée sur la perspective décoloniale ne se limite pas à l’élargissement du répertoire culturel des étudiants, mais contribue également à déconstruire les stigmates et les inégalités historiques, en redonnant aux minorités une place dans la production du savoir. Il en ressort que l'intégration de pratiques éducatives décoloniales dans la préparation à l’ENEM est essentielle pour transformer la dissertation en un espace de résistance et d’émancipation.